(Petite)
sélection d'articles
Le copyright des articles
appartient à leurs auteurs.
Qu'ils soient remerciés pour l'autorisation de reproduire ces
articles.
Émissions en ligne
Quelques articles de revues en ligne
Dans Textyles n° 10, 1993, p. 267-279 : Article de
Vincent Engel, "Fantastiqueurs : Bologne sur Roman : la faute de la fiction"
Dans Genres : Article de, et entretien avec
Martine Roffinella à propos de l'
Histoire du couple (hélas désormais sur abonnement...)
Blog de Thierry Guinhut :
Histoire du coup de foudre, Hitoire du couple, Histoire de la conquête amoureuse,
Thierry Guinhut.
La cause littéraire :
Fermé pour cause d'Apocalypse,
Michel Host.
La lectice à l'œuvre : le formidable blog de Christine Bini : pour mes romans (mais beaucoup de lmes essais y sont aussi chroniqués)
Rituaire
Fermé pour cause d'Apocalypse
Le Nouvel An cannibale
L'âme du corbeau blanc
Encres vagabondes : Entretien avec Brigitte Aubonnet, article sur
Le marchand d'anges (Brigitte Aubonnet), article sur
L'ange des larmes (Serge Cabrol)
Le littéraire.com : Dieu
et le pêcheur :
Isabelle Roche. Histoire de la conquête amoureuse :
Isabelle Roche.
Zazieweb :
L'homme-fougère
:
Sahkti.
Pages
personnelles :
L'Homme-fougère; Le Testament
de sable :
Françoise
Chatelain
Histoforum :
Histoire de la conquête amoureuse
:
Nicolas
Bernard
La Mère Michel a lu : Le
marchand d'anges :
Michel
Host
Zazie.web :
Le marchand d'anges : Vincent
Engel - Excellente revue en ligne qui a dû hélas
cesser ses activités.
Féminis : interview en roumain à propos de l'
Histoire de la conquête amoureuse
(
Georgiana
Papari)
Le cafard cosmique :
L'ange des larmes (K2R2)
Victoire n°166 et
Blog à part :
L'ange des larmes :
Vincent Engel; N° 195 :
Pudeurs féminines :
Vincent Engel.
Genre, Sexualité et Société, n° 5 | Printemps 2011 :
Pudeurs féminines (Lola Gonzalez-Quijano).
Parutions.com :
La coquetterie masculine (Jean-Paul Fourmont),
Histoire du célibat et des célibataires (Frédéric Saenen),
Pudeurs féminines (Christophe Colera)
Enlivrons-nous :
Fermé pour cause d'Apocalypse,
Emily.
Le Carnet et les Instants :
Une mystique sans Dieu,
Ghislain Cotton.
Revue théologique de Louvain :
Les sept vies de maître Eckhart,
Monique Foket.
Quelques articles numérisés en ligne :
Études universitaires en ligne
José Domingues de Almeida, "Entre allusions et obsessions : deux
exemples de démarche du roman belge face au religieux : Sans témoins de
Jean Claude Bologne et En vie d'Eugène Savitzkaya, Universidade do
Porto,
Intercâmbio, n° 8 (1997), p. 107-117. Publié sur
Versila, 5 mai 2014.
Articles sur Jean Claude Bologne
L'homme-fougère
1. Pierre-Robert
Leclercq
" (...) On a
beaucoup écrit sur la mémoire des peuples et des
individus, sujet que la forme romanesque peut éclairer sans
réduire. Mais
il faut du talent et Bologne n'en manque pas."
Pierre-Robert Leclercq,
Le Monde, 6 février
2004.
2. Ghislain Cotton
La mesure du possible
Il est
"diablement" plus facile de lire le dernier roman de Jean Claude
Bologne que d'écrire à son propos. On sait que
l'écrivain liégeois, parisien d'adoption, aime les
constructions subtiles qui mettent en jeu l'homme à la recherche
de lui-même à travers le monde qui l'entoure et à
travers le langage souvent obscur de ses propres sentiments et
aspirations. Il en résulte, sous la forme de récits dont
la singularité fouette la curiosité du lecteur, un
gisement de réflexions et de suggestions d'une portée
philosophique
et existentielle certaine. Leur pertinence et leur
légitimité
sont d'autant plus réelles qu'elles s'ancrent dans cet
imaginaire fécond où la complexité des
comportements, des fantasmes ou des chimères peut pleinement
s'épanouir. Paradoxe qui
démontre une fois de plus que le roman digne de ce nom n'est pas
un passe-temps pour pucelles romantiques ni une élucubration
gratuite
à la limite de la frivolité, mais un moyen d'expression
spécifique capable de briser le mur où l'essai,
rétif à l'intuition et au doute créatif, pourrait
se casser le nez (quand ce n'est
pas la tête du lecteur).
Bref suggérer des possibles
en tout genre, fussent-ils les plus insaisissables, les plus
déconcertants ou les plus allégoriques, peut
s'avérer plus riche que
de gloser à l'infini sur ce que l'on tient, non sans
présomption, pour acquis ou certain. Et contrairement à
ce qui fut (et sans
pour cela tomber dans la science-fiction) la science, selon la vision
d'aujourd'hui, devient elle-même d'une étoffe conjecturale
aussi "suspecte" que "l'illusion" romanesque dont elle se fait,
d'aventure,
une futée pourvoyeuse. Ce qui n'est pas non plus étranger
à la "fable" faustienne imaginée par Jean Claude Bologne,
mais faut-il traiter de fable, l'histoire d'un homme jeté, entre
Raison et Folie, au centre d'un maelström identitaire dont il est
à la fois la victime et l'acteur, sur fond d'un monde en proie
à
toutes les convulsions et qu'on ne qualifie pas pour autant de fictif
ou d'illusoire ? Tout cela sous les espèces d'un polar
envoûtant
dont on suit les péripéties pas à pas dans ceux
du narrateur, le scénariste Louis Lefebvre, dont les
mésaventures
débutent dans le Thalys Paris-Liège. Naguère, il
a fait parler de lui en refusant fièrement au directeur de
chaîne
télé le plus courtisé de réaliser une
commande
jugée inacceptable. Ce n'est pas un hasard si l'inconnu
installé
à ses côtés est le scénariste qui l'a
remplacé
et a pu ainsi amasser une vraie fortune.
Après s'être fait
connaître, ce diable d'homme propose un étrange contrat :
acheter à Lefebvre, au prix fort et pour son usage personnel,
tous ses souvenirs, depuis sa prime enfance jusqu'à ce fameux
"non" . Et
ce pour se constituer une vie dont tout ce temps-là est absent
de
sa propre mémoire. Lefebvre finira par accepter, mais certaines
circonstances
le désignent ensuite comme l'auteur d'un crime commis ce
jour-là
dans le train et dont la victime est le mari d'une compagne qu'il a
quittée
naguère. C'est le point de départ d'une odyssée
personnelle
où interviennent des personnages qui à différents
titres
apparaissent comme des possibles de lui-même. Autrement dit ceux
auxquels ses refus ou ses abandons ont en quelque sorte laissé
la
place et donné une vie autonome, mais forcément
tronquée
et encline à demander des comptes. Un jeu qui s'avère
mortel,
où le roué Bologne introduit la notion
mathématique
des formes fractales dont l'avantage - dixit un des protagonistes- est
que " chacune a la structure de l'ensemble, comme la plus petite
branche
de la fougère a la forme de la fougère tout
entière"
. La partie indifférenciée du tout. Ajoutez à cela
la nature fractale du temps ("qui ressemble à la mousse de la
bière,
avec de grosses et petites bulles" , ce qui "rend impossible de
définir
de manière absolue la mesure d'un intervalle" ) et voilà
l'abîme vertigineux qui s'ouvre davantage encore sous les pas de
l'homme
qui a souvent dit "non" , l'homme -fougère devenu
agglomérat
de créatures à la fois chimériques et rendues
possibles
par les fractures d'un temps qui abolit dans la fine pointe du
présent
le sens de l'avenir et du passé.
Du coup, voilà aussi cet
homme transpercé par la flèche de Zénon, la
"flèche infinie qui n'atteint jamais son but" . Qu'est-ce donc
que l'identité
à travers le temps ? "Et moi, à quoi rêvais-je
à
son âge ? Et moi, pour quel rêve donnerais-je ma vie ?" se
demande, à bord du Thalys, un Lefebvre bouleversé par ce
propos
d'un jeune Palestinien, repris dans un journal : "J'ai fait un
rêve
: me faire exploser sur un marché d'Israël" . Ce n'est
évidemment pas pure fantaisie que d'avoir introduit chaque
chapitre par l'évocation d'événements meurtriers
bien réels, relatés par la presse internationale. Est-ce
à dire aussi que dans ce monde de communication où
l'information est si multiple, si proche et
si souvent désastreuse, l'on se trouve coincé par le
choix
entre le "non" qui ferme les yeux et protège et le "oui" qui
engage
et peut-être fourvoie ? Sans savoir ce qu'il adviendra de ce
"oui"
ou de ce non" dans l'instant qui suit.
Alors, être
persécuté
par ses possibles ou s'exposer à l'autodestruction? Question
insoluble qui ressemble assez au "Moebius Strip" de M.C. Escher,
défi graphique à la réalité, choisi pour
illustrer le bandeau promotionnel du livre. Puisse, en tout cas, cette
chronique, à défaut d'être éventuellement
judicieuse, accéder au séjour élyséen des
possibles.
3. Jacques de Decker
Bologne, maître de la "nouvelle fiction"
L'épatant "Homme-fougère" est un
thriller métaphysique et jubilatoire sur les pièges que
nous tend... le temps.
Comment
qualifier le nouveau roman de Jean Claude Bologne ? Dire qu'il s'agit
d'un divertissement de haut vol ne définirait que l'effet qu'il
produit sur son lecteur, qui se délecte devant tant
d'ingéniosité narrative, mais ne dirait rien de son
contenu, on ne peut plus original. "Thriller métaphysique"
pourrait convenir : l'auteur y coule dans une trame policière
une problématique puisant sa matière dans la philosophie,
la psychanalyse et les théories sur l'écoulement relatif
du temps, appelé le temps fractal.
Mais, d'abord, Bologne a l'art
de nous intriguer. Son personnage, Louis Lefebvre, est un
scénariste qui se refuse à produire de la soupe
audiovisuelle et vit à Paris, tout en étant
liégeois de souche (comme son créateur). Dans le Thalys
qui le ramène dans sa ville d'origine, un meurtre est commis. Il
va être tenu pour suspect. Mais ce n'est pas la plus
singulière de ses mésaventures; il est sollicité
par un confrère qui lui propose le pacte faustien de lui
racheter son passé et entreprend de le soumettre à un
interrogatoire des plus serrés, qui l'embarrasse de plus en plus.
Le voilà cerné de
figures harcelantes, toutes dotées d'un prénom
apparenté
au sien, qui sont comme les délégués
d'épisodes de sa vie, principalement amoureuse. Les nouveaux
compagnons de ses anciennes amours deviennent encombrants,
inquiétants même. Ils apparaissent comme les preuves
tangibles que l'on ne se déleste pas de pans
de vie comme d'autres créatures changent de peau. D'autant que
nul
- pas même les peuples, et c'est ce qui confère sa
dimension
politique au livre - ne vit le temps selon la même cadence et que
la durée n'est certainement pas une continuité
invariablement
rythmée.
Beaucoup plus accessible que
"L'arpenteur de mémoire", qui traitait de thèmes proches
mais sur un
mode moins allègre, "L'homme-fougère" est le nouveau tour
de force d'une de nos écrivains les plus intelligents, dont les
moyens littéraires ne cessent de s'affermir. Bologne est
d'évidence un maître de cette "nouvelle fiction" à
laquelle il adhère de toutes ses fibres.
Jacques de Decker,
Le Soir,
9 janvier 2004.
4. Pascal Romieu
Haddad-Bologne, Un monde sans mémoire
Peut-on s'alléger de sa mémoire
? L'homme a-t-il autant d'âmes multiples que de souvenirs ?
Où se situe son centre, son point culminant, sa
vérité, dans ce kaléidoscope où la
mémoire opère, au jour le jour, un perpétuel
recyclage de nos parts d'ombre et de lumière ? Et comment ne pas
en appeler à "l'oubli le plus parfait" lorsque l'amour se
dérobe ?
Voici deux
écrivains et romanciers, parmi les plus doués et les plus
audacieux, Hubert Haddad et Jean Claude Bologne, qui sont en train, de
livre en livre, de réconcilier le roman avec la fiction, dans
une langue belle, ambitieuse, exigeante.
Tous deux sont de remarquables architectes de leurs livres, et chacun
dans
son style, des virtuoses de la langue (à Haddad, la voie humide;
à Bologne, la voie sèche, si l'on veut à tout prix
coller
des étiquettes). Or, voici qu'avec les mots, les images, la
musique
qui leur appartiennent en propre, l'un et l'autre soulèvent —
à
travers deux solides trames romanesques qui finissent, l'une et
l'autre,
par bifurquer vers l'étrange et le conte fantastique — la
même
question centrale de la mémoire et de sa fonction dans nos vies.
Rien
de plus apparemment inactuel que ce thème dans notre univers de
zapping , où l'instantané semble être l'ultima
ratio d'un monde menacé d'amnésie. Mais les
questions
que soulèvent Hubert Haddad et Jean Claude Bologne montrent bien
l'inanité
de tels a priori , et à quel point l'absence de mémoire,
son
refus, ou son déni, témoignent d'un stade ultime,
où
se déchaînent alors toutes sortes de sortilèges.
Dans
L'homme-fougère , l'improbable héros de Jean
Claude
Bologne, après avoir vendu sa mémoire au diable — un
nabab
amnésique qui lui a acheté ses souvenirs à prix
d'or
! — , devra soulever ses masques, déjouer les mauvais tours et
les
intimes complicités de sa mémoire, jusqu'à
atteindre les lisières de la folie et de la mort, avant de
comprendre que, sans ce "soubassement", la vie se rétracte et le
temps se fige en une douloureuse tétanie : qu'il n'y a pas
d'existence sans passé.
Avec
La culture de l'hystérie n'est pas une
spécialité horticole , Hubert Haddad nous
entraîne dans un univers tout aussi inquiétant, où
le passé (son héros a purgé
vingt-neuf ans dans une prison sri-lankaise pour quelques grammes de
haschich), le présent (il a hérité d'un oncle
richissime un étrange château-hôpital psychiatrique
perdu au milieu de la forêt) et l'avenir (l'angélique
Iolé, dont il est follement épris) conjuguent leurs
névroses en un entêtant jeu de miroirs —
jusqu'au seuil du silence et de l'oubli... Peut-être faut-il
comprendre,
alors, que l'acte mémorial dans son essence ne peut être
qu'une
anamnèse , une remémoration du "point d'origine",
autrement dit une remontée à la source, de la
périphérie
vers le centre ? Mais il ne s'agit pas ici d'une thèse et les
deux
romans laissent heureusement les questions en suspens, abandonnant
pistes
et épilogues à la méditation ou à
l'imagination
du lecteur.
Ce sujet est,
certes, loin d'être nouveau, chez nos deux auteurs. Le
thème de la mémoire est partie prenante de l'incessante
méditation sur le mythe de l'identité, qui parcourt toute
l'œuvre d'Hubert Haddad — de même qu'il a longtemps
inspiré à Jean Claude Bologne les subtiles et complexes
constructions diachroniques de ses romans historiques. Mais on le
retrouve ici porté à une sorte de point d'incandescence,
comme si — loin des lourdeurs phlébiteuses de la psychologie
réaliste —, ces deux amateurs de romans "ouverts", où
seul l'imaginaire impose son rythme, sa dynamique et ses emballements,
avaient perçu la misère inouïe d'une humanité
sans mémoire.
Sherlock
Holmes et le secret des lettres
Ghislain Cotton
Clôture de la trilogie bolognaise et holmésienne
Après Le
Chanteur d'âme et Le Testament de sable, Jean Claude
Bologne remet ses pas dans ceux du Dr Watson pour achever avec La
Réparatrice sa trilogie désormais réunie dans un
seul volume sous le titre général Holmes et le secret des
lettres. Cette fois ce sont le Chat-Noir et les plus illustres
habitués du cabaret
artistique parisien - dont Rimbaud, Cros, Mac-Nab et autres zutistes ou
hydropathes- qui titillent la curiosité de Holmes. Ce qui le
conduit
sur les traces du Père Hébert (subtil concentré de
Père Ubu et de fondateur de l'hébertisme destiné
à
la formation physique et morale du citoyen) inventeur de la
Réparatrice,
un procédé propre à extirper la fibre
poétique
des cerveaux pour le plus grand bien de la société. Comme
dans les deux volets précédents, Bologne joint son
humour,
sa fantaisie et son érudition à la sagacité
d'Holmes
pour tenir avec légèreté un propos grave sur les
dangers
encourus par la pensée libre et par l'esprit de poésie
"qui
restitue à l'homme le relief de sa troisième dimension" .
Et donc par l'écriture et les lettres qui en sont les
véhicules
privilégiés. Bien entendu, Holmes est brillant comme
d'habitude,
mais l'ennemi pourrait être plus fort que Moriarti. Et
peut-être
court-il encore aujourd'hui.
Voyage
autour de ma langue:
"Ce livre est d'abord celui de ma langue, de ma
façon de la ressentir, de l'utiliser, de l'aimer ou de la
violer." Dès les premières lignes, le ton est
donné. Le dernier ouvrage de Jean-Claude Bologne n'est pas un
manuel, mais une balade. Une balade savante et attrayante, au fil de
laquelle l'auteur dresse un état des lieux de l'usage actuel du
français. Mêlant coups de gueule et traits de
poésie, l'auteur évoque les structures fondamentales de
la langue et les grands débats qu'elle déclenche
(féminisation, franglais). Il propose enfin un panorama de ses
locuteurs. Violeurs sans scrupule, bâillonneurs, admirateurs
respectueux, amants discrets ou grands prêtres...
François-Marie Arouet, dit Voltaire, avait
un frère, Armand, trésorier de la chambre des comptes qui
fut membre de la secte des "convulsionnaires de Saint-Médard",
illuminés se recueillant avec cris incantatoires sur la tombe du
diacre François de Pâris. Jean-Claude Bologne nous
présente ce dévot janséniste qui eut comme
principal obstacle à sa notoriété
celui d'avoir comme cadet un génie, libre penseur, auteur de
Candide, amoureux des femmes et adversaire acharné de
l'obcurantisme mystique. Un incendie en 1735 où toutes les
maisons furent ravagées, à l'exception du palais
où logeait Armand, ouvre ce récit historique,
véritable reconstitution d'un monde disparu autant que
réflexion sur la vanité du pouvoir. La grâce de
l'écriture et l'intelligence du propos font le reste, et
montrent comment "toute vie procède d'un malentendu".
Jean-Rémi Barland, ©Lire
" Transformer un couvent en bordel, imaginer que
Dieu, de passage en Russie à la fin du XIXe siècle,
engrosse quantité
de femmes pour donner naissance à toute une
génération de révolutionnaires, tout cela est-il
permis ? Bien sûr, puisque Jean Claude Bologne réussit
à respecter la logique romanesque sans jamais dévier de
son chemin. Le genre érotique est la meilleure et la pire des
choses. Jean-Claude Bologne a su n'en garder que le meilleur. "
L'ange des Larmes
voir aussi les articles dans Blog à part, Encres vagabondes et
Le
cafard cosmique
Et
si, d'un battement d'ailes...
Non. Point de papillon ni de cyclone mais quelques jours de novembre
1873 pendant lesquels la France a hésité entre monarchie
et république. Tandis que le comte de Chambord réunit ses
partisans dans les ruines du palais des Tuileries et que
s'élève une discussion sur le lien sacré entre le
Verbe et la Parole, Pierre de Mousquy s'éveille difficilement
dans le petit logement qu'il partage avec Marie. Pierre est un jeune
étudiant en droit qui a renié sa classe pour
adhérer aux idéaux de la Commune et Marie une jeune fille
du peuple rencontrée sur les barricades. Pétri de
poésie baudelairienne et adepte des paradis haschischins, Pierre
est en pleine crise identitaire. Il rêve qu'il n'a plus de nom,
se sent visité par un ange et ne sait plus s'il aime Marie ou
s'il la méprise. Il ne sait pas davantage ce qu'il fera pour
renflouer les finances du ménage. Rejoindra-t-il la cohorte des
tâcherons juridiques embauchés par Garnier, alors
engagé dans l'achèvement de l'Opéra ? Ou bien
cherchera-t-il à vendre le couteau de Ravaillac qu'il a
volé à son oncle ? Entre l'obscur étudiant
volontairement déclassé, le célèbre
architecte et l'héritier du trône de France, l'archange
Cassiel que rien n'attire mieux que les profonds désespoirs et
le démon Téragon s'incarnent de corps en corps,
perpétuant le sempiternel affrontement entre le Bien et le Mal.
À cela près que les apparences sont trompeuses.
Comme sont
trompeurs les indices qui inviteraient à classer ce roman. Que
l'on se fie au couteau de Ravaillac, et l'on croit aborder un thriller
historique. Aux conversations où des hommes parlent de leur
relation avec les anges, et l’on songe fable philosophique. À la
prophétie christique non avérée, aux
considérations philologiques, et l'on s'imagine plongé
dans une fiction érudite. Aux postures narratives qui fluctuent,
et l'on se sent confronté à un texte expérimental
... Et que pense-t-on lorsqu'au milieu de tout cela il arrive que l'on
rie ?
La narration
joue donc sans cesse du glissement. Mais la construction, elle, est des
plus solides et les multiples allusions dont est parcouru le texte
achèvent d'en cimenter la cohésion, jusque dans les
moindres recoins.
Voilà un
roman insaisissable... Mené par des phrases d'une
simplicité limpide organisées en une structure
rigoureuse, le lecteur n'en est pas moins ballotté
d'incertitudes en hésitations, entre anges et démons,
humour et tragédie, petite histoire quotidienne et grande
Histoire nationale. Par son inconfort même cet état de
lecture est jubilatoire. Rehaussé de ces joies indicibles
qu'allument certaines phrases, certains mots sans que l'on sache si
c'est à cause de leur musique, des images qu'ils suscitent ou
d'autres choses moins définissables encore, il vire à la
béatitude.
Et si le véritable sujet du roman de Jean Claude Bologne
était de montrer, abîmes et vertiges à l'appui, le
tumulte des possibles qui se ruent et grondent au creux de cet instant
infinitésimal — juste avant que l'aile commence à battre,
quand le battement peut encore ne pas advenir alors que s'entrevoient
déjà, en un tumultueux miroir, la ruée de toutes
ses conséquences
Isabelle Roche,
Le Carnet et les Instants, avril
2010.
Histoire du couple
Audiovisuel :
• Frédéric Taddei, Europe I, 7 mars 2016, « Europe 1 social club » (avec Cerrone, Léo Scheer, Frédérique Bedos, Eric Yung)
• Jean-Christophe Buisson, Chaîne Histoire, « Historiquement show », 1er avril 2016
• Monique Atlan, Antenne 2, « Dans quel éta-gère », 21 avril 2016.
• Brigitte Lahaie, RMC, « Lahaie, l’amour et vous », 31 mars 2016.
• Laurent Dehossay, RTBF « La première », « Un jour dans l’Histoire », lundi 16 mai 2016, 13h 30.
• Emmanuelle Bastide, RFI, « Seize millions de voisins »,
• Mélanie Croubalian, RTS, « Entre nous soit dit », 20 mai 2016.
• Huffington Post : blog (vidéo)
• Arte, Personne ne bouge, programmation février 2017.
• RTS. Emission TRIBU. Julien Magnollay, 10 novembre 2016.
Presse écrite
Libération : Anastasia Vécrin, 19 avril 2016.
Article, p. 1 et
p. 2.
Le Figaro, Paul-François Paoli, 12 mai 2016.
Le Vif l'Express : Éric Bellefroid, 15 avril 2016.
Charlie Hebdo : Laure Daussy, n° 1261, 21 septembre 2016.
Fémitude ; Loreileï Boquet-Vautor, juin/août 2016, p. 130-137
L’Obs : Maxime Laurent, 26 mai/1er juin 2016, p. 76
Les affiches de Normandie : 18 mai 2016
Articles en ligne
Genres : Article de, et entretien avec
Martine Roffinella.
La règle du jeu :
Christine Bini.
La cause littéraire :
Michel Host.
Une mystique sans Dieu
Le Carnet et les Instants : Ghislain Cotton.
Espace Livres : Edmond Morrel
Luxemburger Wort : Jean-Rémy Barland
Le Monde des religions : Éric Vinson
La cause littéraire : Michel Host
Le Soir : Michel Grodent
Dimanche : Christophe Herinckx
L'Écho des Vosges : Marcel Cordier
Lire est un plaisir : Blog de Jacques Mercier
L'Appel : Gérald Hayois
Culture ULg.
Histoire du coup de foudre
Presse écrite :
Livre Hebdo : Laurent Lemire (13 janvier 2017)
Ouest France : Valérie Parlan (21 janvier 2017)
L'Express : Delphine Peras (1er février 2017)
Sud-Ouest dimanche : Olivier Plagnol (5 février 2017)
Soir Magazine : Joëlle Smets (8 février 2017)
Paris Normandie : Franck Boitelle (9 février 2017)
AFP : Eva Gomez (11 février 2017)
La Libre Belgique : Eric de Bellefroid (13 février 2017)
Le Monde (L'Époque) : « Pour / Contre (12 février 2017)
Libération : Agnès Giard (en ligne, 12 février 2017)
La Montagne et Le Populaire du Centre : Jérôme Pilleyre (13 février 2017)
Le Carnet et les instants : Marie Dewez (février 2017)
Courrier de l'Ouest (14 février 2017)
Vingt-quatre heures : Cécile Lecoultre (11 février 2017)
Midi libre (14 février 2017)
L'Obs : Laurent Lemire (16 mars 2017)
BibliObs : Anne Crignon (14 mars 2017)
La lectrice à l'œuvre : Christine Bini (3 avril 2017)
Quinzaine littéraire : Éric Dussert (16 avril 2017)
Marie-Claire Belgique : Manuela Hollanders (1er mai 2017)
Tageblatt : Corinne Lebrun
Le Soir : Flavie Gauthier
Elle Belgique : Elisabeth Clauss
L’Avenir : Michel Paquot
Audiovisuel :
France Culture : François Angelier (6 février 2017)
Sud Radio : Brigitte Lahaie (7 février 2017)
France Inter : Grand bien vous fasse : Ali Rebeihi (8 février 2017)
Télé Bruxelles - Le Mag de la rédac : Sabne Ringelheim (8 février 2017)
RTBF 1 - Un jour dans l'histoire : Laurent Dehossay (9 février 2017)
France 3 - Grand Soir 3 : Stéphane Lippert (9 février 2017)
RFI - Vous m'en direz des nouvelles : (14 février 2017)
Europe 1, Europe 1 bonjour : Nicolas Carreau (14 février 2017)
Europe 1 - Au cœur de l'histoire : Franck Ferrand (14 février 2017)
France Inter - la tête au carré : Matthieu Vidard (15 février 2017)
Public Sénat, « Bibliothèque Médicis » : Jean-Pierre Elkabbach (17 février 2017)
Europe 1 - Social club : Frédéric Taddeï (22 février 2017)
France Inter : Librairie francophone (25 février 2017). coup de cœur de Déborah Danblon, de La Librairie La licorne, à Bruxelles
RTBF - La Première – « Par ouïe dire » : Pascale Tison
RTBF – VivaCité – « On croit rêver » : Régine Dubois
RTBF – Musiq3 – « A portée de mots » : Axelle Thiry
Radio Judaïca – « Café de Flore » : Nicky Depasse
Sites :
Blog de Thierry Guinhut.
Rituaire :
Le Carnet et les Instants : Charline Lambert
La Règle du jeu : Christine Bini
La Cause littéraire : Michel Host
Campus Liège : Marie Derley
Encres vagabondes : Brigitte Aubonnet
Prieuré Sainte-Marie, Capsules de l'Avent : Gabriel Ringlet
Sous les pavés, la plume : Martine Roffinella